Le revolver de Pierre

Je devais avoir une dizaine d'années quand mon oncle Yves me montra un de nos "objets de famille". D'en haut du placard de la cuisine de sa maison de Villemade, il sortit une vieille boîte en métal (qui avait dû contenir du sucre ou des biscuits). A l'intérieur, enroulé dans un vieux chiffon, il me montra le revolver que mon arrière-grand-père Pierre CONSTANS avait gagné à un concours de tir en 1935.

C'est un petit revolver de type "Lefaucheux", sûrement un modèle de fabrication belge. En 1836, Casimir Lefaucheux dépose le brevet d'un nouveau type de munition qui contient l'amorce, la poudre et la balle. Les balles sont à boche, c'est à dire que l'amorce n'est pas au centre du culot mais au dessus de ce culot (c'est la petite tige qui dépasse des balles sur la photo). Le chien ne vient donc pas percuter derrière mais au-dessus de la balle.

La queue de détente peut se replier sous l'arme, c'est un revolver à double action : on peut tirer sans avoir armé le chien ou après l'avoir tiré et bloqué vers l'arrière.

Le cran d'arrêt consiste en une tige (que l'on voit sur la photo, sous le canon) qui poussée vers l'arrière rentre dans un emplacement de balle dans le barillet et le bloque.

La boîte contient huit balles : je n'ai pas encore osé m'en servir, mais des connaisseurs m'ont prédit qu'aucune ne fonctionnerait vu leur âge...

J'ai aussi le permis d'arme, qui a peut-être été donné à mon arrière-grand-père à la fin du concours. C'est un papier gras, qui s'est probablement imbibé de l'huile utilisée pour nettoyer et entretenir le revolver.

Le permis d'arme à feu

Ce revolver "trône" maintenant sur une étagère avec le violophone d'Etienne et un vieux niveau en laiton de mon autre arrière-grand-père Pierre Jérémie MONIE...