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Quelques repères historiques sur l'histoire des protestants (3)
 


Louis XIII (1601-1643)


Timbre représentant Richelieu au siège de La Rochelle

Troisième Partie

1610 - 1643 : Louis XIII, Richelieu et nouvelles guerres de religion

A la mort d'Henri IV, la reine Marie de Médicis devient régente du royaume, en attendant que son fils Louis XIII, qui n'a que 9 ans, atteigne sa majorité à l'âge de 13 ans. Conseillée par le comte Concini, la régente désire un rapprochement avec le très catholique royaume d'Espagne, au grand mécontentement des princes protestants, Condé en tête. Après l'assassinat de Concini le 24 avril 1617, le jeune Louis XIII démarre son règne véritable et entreprend d'établir en France une monarchie absolue, qui tolère mal le pouvoir politique des protestants et leurs places fortes, notamment le port de la Rochelle, soutenu par les Anglais. Dès 1620, il rétablir le pouvoir catholique à Pau (qui faisait partie du Béarn, région protestante de son père Henri IV) et reprend ensuite plusieurs villes aux protestants, sans réussir à prendre Montauban assiégée en 1621. La première guerre de religion de Louis XIII s'achève en octobre 1622 avec un traité de paix signé à Montpellier et un nouveau long siège de la ville de Montauban.
La deuxième guerre éclate en 1624 et le port protestant de La Rochelle perd son indépendance.
Le cardinal de Richelieu devient le seul conseiller de Louis XIII en 1624 et il entend ramener l'union religieuse dans le royaume. Il débute la troisième guerre de Religion en assiégeant La Rochelle en août 1627. L'armée royale coupe toutes les routes, terrestres et maritimes, afin d'empêcher le ravitaillement de la ville, notamment par les Anglais. Le 28 octobre 1628, les 5 500 rescapés affamés de La Rochelle se rendent.
Les armées de Louis XIII prennent ensuite les dernières villes protestantes du Languedoc, pour finir à Alès, où Louis XIII signe 28 juin 1629 un édit de grâce qui accorde le pardon aux habitants de la ville et l'autorisation de pratiquer leur religion
mais leur enlève leurs privilèges politiques. Les protestants n'ont plus de places de sûreté ni d'assemblées politiques, mais conservent leur liberté de culte.
"La paix d'Alès"
met fin à six ans de guerre civile et marque la fin du parti protestant.
Richelieu fait raser les fortifications des villes soulevées et rétablir le pouvoir catholique dans ces villes : les protestants sont dorénavant entièrement dépendants du « bon plaisir » du roi, la première étape de la politique du cardinal est atteinte.
Jusqu'à la mort de Louis XIII en 1643, la France participe à la guerre de Trente Ans (1618 - 1648). Elle démarre comme un conflit religieux dans l'empire Germanique, s'étend à toute l'Europe au point où la France craint d'être encerclée par le royaume Espagnol.

Et dans le Tarn-et-Garonne...

En août 1621, Louis XIII installe ses troupes à Moissac et à Piquecos et reprend aux protestants les villes de Corbarieu, Caussade, Albias, Réalville, Nègrepelisse et Bruniquel. Il entend ainsi isoler la ville de Montauban et l'assiéger. Mais la ville résiste en renforçant ses fortifications et en organisant le ravitaillement de la population. Le 20 septembre, c'est l'épisode des "400 coups" : pour démoraliser les montalbanais et les amener à se rendre, les armées du roi tirent simultanément 400 coups de canon sur la ville, qui ne se rend pas. L'expression "faire les 400 coups" est née ainsi. On peut encore voir sur un mur de l'église Saint-Jacques des impacts de boulets.
Le 6 novembre 1621, Louis XIII lève le siège de Montauban.


Les traces des boulets sur le mur de soutènement de l'église

Les troupes protestantes de Montauban en profitent pour reconquérir la majorité de leurs anciennes possessions. Mais en 1622, Louis XIII veut sa revanche : il reprend Nègrepelisse et s'empare de Saint-Antonin, ne montrant aucune clémence aux religionnaires. Un nouveau long siège de la ville de Montauban débute. Après la défaite des protestants à La Rochelle, Montauban se rend aussi le 20 août 1629.
Les murailles de la ville sont démantelées pour s'assurer que la ville ne puisse plus opposer de résistance aux troupes royales. Les assemblées politiques deviennent mixtes : autant de catholiques que de protestants. Le clergé tente avec difficultés de retrouver ses anciens lieux de culte et partage avec les calvinistes l'enseignement au collège. Les incidents sont nombreux entre les représentants de l'état catholique et la population à majorité protestante...

Et dans ma généalogie...

Jean SUCRET, forgeron, et Cécile BEYROUNAC vivaient à Montauban, paroisse de Fonneuve (Nord-Est de Montauban, le long de la route de Caussade), avec leur cinq enfants. Ils se sont mariés peu avant 1619 et ont dû assister aux sièges de Montauban. Il est presque certain qu'ils étaient catholiques, car on trouve de nombreux actes de leur vie dans les registres de l'église Saint-François de Fonneuve. La victoire de Louis XIII sur les assiégés de Montauban était peut-être une délivrance pour eux... Ils font partie de ma 13ème génération et sont les ancêtres de Julie ROUCHY, mon arrière-grand-mère, épouse de Pierre CONSTANS. Je retrouve la famille SUCRET dans cette paroisse pendant 6 générations, jusqu'à Jeanne SUCRET qui épouse en 1808 Jean CHAUBARD à Saint-Etienne-de-Tulmont. C'est la seule branche du Tarn-et-Garonne que j'ai pu remonter jusqu'à la 13ème génération.

Les rois de France de 1515 à 1792

Les Valois

François Ier (de 1515 à 1547)

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Henri II (de 1547 à 1559)

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François II (de 1559 à 1560)

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Charles IX (de 1560 à 1574)

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Henri III (de 1574 à 1589)

Les Bourbons

Henri IV (de 1589 à 1610)

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Louis XIII (de 1610 à 1643)

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Louis XIV (de 1643 à 1715)

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Louis XV (de 1715 à 1774)

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Louis XVI (de 1774 à 1792)

 

La suite : Louis XIV, la révocation de l'Edit de Nantes et le Désert

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