Retour
Le parcours d'Arturo
 


le portrait d'Arthur SOFFIATI accroché au mur
Lien direct sur Geneanet vers Arturo

Arturo SOFFIATI est l'arrière-grand-père de mon épouse Agnès et donc le bisaïeul de mes enfants. D'ailleurs, nous avons choisi Arthur comme second prénom de mon fils aîné Alexandre.

 

 

La vie en Italie (1876 - 1924 ?)

Arturo est né le 24 août 1876 à Nogara, Italie. Il est le fils de Marino SOFFIATI et d'Elisabeta (ou Santa) FABEN.
Nous ne savons que peu de choses pour le moment au sujet de ses parents :
- Marino était charretier ;
- ils ont eu en 1886 un autre fils, nommé Fortunato (c'est d'ailleurs sur son acte de naissance qu'il est écrit que Marino est un "carretieri") qui est aussi venu en France ;
- ils auraient eu un troisème fils, décédé après une chûte de cheval ;
- Marino est décédé à Nogara le 19 novembre 1912, à l'âge de 62 ans. Il est donc né vers 1850 à Correzzo, village voisin.

- Son épouse Elisabeta est décédée entre 1907 et 1920, mais peut-être pas à Nogara.

Lors d'une visite à Nogara en 2011, mes beaux-parents et des cousins ont photographié un arbre généalogique qu'une personne du village a réalisé. On y voit un Marino SOFFIATI né le 26/09/1850, fils de Francisco et de Giacinta QUATTRINA. L'arbre remonte encore 5 générations jusqu'à Giovanni SOFFIATI et Melotto AMMA, aux alentours de 1670 ! Il faudrait que nous réussissions à contacter cette personne pour en savoir plus et faire le lien, car il n'est pas sûr que les deux Marino soient les mêmes.

Nogara est une petite ville italienne d'environ 8 000 habitants, dans la province de Vérone.


En rouge l'emplacement de Nogara

Arturo devient garde-champêtre et à 25 ans, il épouse Clotilde FRANZINI à Nogara, le 23 février 1902.


Arturo et Clotilde, année inconnue

Ils auront au moins 9 enfants :
- Aquilino (Achille) en 1903,
- Alexandro en 1905,
- Carlo (Charles) en 1907,
- Bruno (le grand-père d'Agnès) en 1910,
- Angelo (Angel) en 1912,
- Carolina (Caroline) en 1913,
- Paolina (Pauline) en 1915,
- Octavo (Octave, le huitième !) en 1919,
- et Novina (Novine, la neuvième !) en 1921.

Ils vivent à Nogara, au n°31 rue Campalano, qui était un grand domaine agricole. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir les villages de Nogara et Correzzo, avec le quartier Campalano entre les deux.


Les environs de Nogara et Correzzo

 

 


Marino SOFFIATI époux Elisabeta FABEN

|

Arturo SOFFIATI époux Clotilde FRANZINI

|

Bruno SOFFIATI époux Juliette BONNAFOUS

|

André SOFFIATI époux Colette BONNEL

|

Agnès SOFFIATI épouse Christophe MONIE

L'émigration pour la France (1924 ? - 1927)

Difficile de dater précisément cette période de transition, nous allons exploiter au mieux les indices dont nous disposons.

Nous pensons que peu après la naissance de Novine, Arturo est parti travailler dans le Nord de la France avec ses deux fils aînés, laissant sa femme et ses sept autres enfants à Nogara, au 31 rue Campalano. Pourquoi sont-ils partis ? On a toujours dit dans la famille qu'Arturo avait fui l'Italie fasciste car il avait des idées de gauche et en tant que garde-champêtre, il ne voulait pas que les autorités fascistes le forcent à agir contre ses convictions.

Ils auraient travaillé un ou deux ans (ou 6 mois) dans les mines du Nord de la France, puis seraient descendus travailler dans le sud (d'abord à Muret pour un temps indéterminé) et ont fait venir le reste de la famille en France : les ont-ils rejoint à Muret ? dans l'Aude ? en quelle année ?

On a toujours raconté que toute la famille est venue en train. La plus petite, Novine, dormait dans les bras de sa mère et Octave sur le filet à bagages au dessus des sièges. Tout le monde est descendu du train quand Angel s'est aperçu qu'ils avaient oublié Octave dans le train. Il y est alors remonté, puis redescendu avec son petit frère dans les bras alors que le train démarrait. Novine étant née en 1921, on peut penser que cette arrivée s'est passée peu d'années après, entre 1923 et 1925 peut-être.

Nous avons toujours un certificat de mariage rédigé le 3 novembre 1924 à Nogara : soit les Soffiati l'ont demandé en prévision de leur départ, soit ils l'ont demandé par courrier une fois arrivés en France.

Juliette BONNAFOUS, l'épouse de Bruno SOFFIATI, racontait souvent que quand elle avait 12 ans (donc en 1927), elle était partie du château de Bonhomme pour rejoindre le village Aigues-Vives car on avait dit que des italiens étaient arrivés. Elle n'en avait jamais vu et voulait satisfaire sa curiosité. Le premier italien qu'elle a vu ce jour-là était Bruno, qu'elle devait épouser 7 ans plus tard ! On peut donc penser que la famille SOFFIATI s'est installée à Puichéric, dans une métairie de l'étang de Marseillette, vers 1927.

 

 

La vie dans l'Aude (1927 - 1937)

 

Arturo et Clotilde, année inconnue
On trouve toute la famille sur les recensements de 1931 à Puichéric (mais pas au recensement de 1926), à la métairie de Pelletier, où ils travaillent pour la famille SIBADE-CAMMAN. Il semble que beaucoup d'immigrés italiens originaires de la vallée du Pô venaient travailler à l'étang de Marseillette car ils avaient une grande expérience de l'irrigation.
Achille, Alexandre et Charles sont déjà mariés. Tous sont ouvriers agricoles et vivent à Puichéric.
 


Recensement de Puichéric - 1931

Arturo étant italien, il devait faire connaître ses différents lieux de résidence sur une sorte de carte de travail, ce qui nous a permis de le "suivre" à partir de 1934.


Carte de travail d'Arturo - verso

Le 29 septembre 1934, Arturo quitte Puichéric pour Carcassonne, au domaine d'Auriac : ils y ont peut-être été hébergés par la famille PAVANETTO, qui a elle aussi émigré d'Italie (ils sont originaires de San Dona di Piave, près de Venise). San Dona et Nogara étant éloignés de 180 km, nous ne savons pas comment ces familles se sont connues.
Achille part vivre à Capendu, Alexandre à Villalier, tandis que Charles reste à Puichéric.
Bruno s'est marié en janvier et vit à Aigues-Vives, au château de Bonhomme où il devient régisseur.


Bruno SOFFIATI et Juliette BONNAFOUS devant le château de Bonhomme le 27 janvier 1934

 

Caroline s'est aussi mariée, avec Olive PAVANETTO.

Le 30 octobre 1934, Arturo, Clotilde, Angel, Pauline, Octave et Novine partent pour Villalier, au domaine de Fourtou.


Fortunato SOFFIATTI (1886-1937)
Lien direct sur Geneanet vers Fortunato


Recensement de Villalier - 1936

Quand Arturo part de Puichéric, il convainc son frère cadet Fortunato de venir en France travailler chez M. Caman à Puichéric. La carte de travail de Maria, fille de Fortunato, indique qu'en 1934 elle travaille à Puichéric pour M. Caman.
Fortunato a ensuite vécu à Badens et a gardé les deux T dans son nom de famille : ce seront Marino SOFFIATI et Fortunato SOFFIATTI !

Le 31 novembre 1936, Arturo et ses enfants quittent Villalier pour Laure-Minervois.


Le parcours d'Arturo dans l'Aude

Le 17 août 1937, Arturo partit en vélo à Badens pour voir son petit-fils Yves (fils d'Achille, né le 7 août 1937). En revenant de Badens, il fut percuté par une voiture sur la route entre Aigues-Vives et Laure-Minervois. Le conducteur n'a jamais été retrouvé... ni vraiment recherché ; c'était une autre époque où la vie d'un petit ouvrier agricole italien importait peu. Il est décédé le jour même à l'hôpital de Carcassonne.

Son fils Bruno s'est rendu sur les lieux de l'accident et a pris une photo de la tache de sang sur la route.

 

 


La photo prise par Bruno SOFFIATI

Peu après son décès, Clotilde et ses quatre enfants vont s'installer à Aigues-Vives (ils y sont déjà en octobre 1938 quand Pauline se marie), où Clotilde décède le 10 décembre 1958. Elle repose aux côtés d'Arturo dans le cimetière d'Aigues-Vives.

Vous pouvez voir l'arbre de descendance d'Arturo que nous avions affiché lors de la dernière cousinade des Soffiati (il aurait besoin d'une bonne mise à jour) en cliquant sur l'aperçu ci-dessous :

Chacune de nos cousinades rassemble une bonne cinquantaine de descendants d'Arturo, c'est peut-être le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre !

Retour