Jean CALVIN (1509-1564) |
Première
Partie
1520
- 1589 : la naissance de la Réforme et les huit premières
guerres de religion
A
partir de 1520, les idées de Luther, en rupture avec l'église
catholique et ses dérives (notamment le juteux marché des
indulgences qui permettent de limiter son temps au purgatoire moyennant
finances), se répandent en Europe. Les premiers adeptes de Luther
protestent en 1529 contre un décret de l'empereur d'Espagne Charles
Quint visant à interdire leur culte : ainsi naît le nom de
"protestants" !
En France, sous le règne de François Ier, c'est "l'affaire
des placards" qui marque l'arrivée du protestantisme : dans
la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des affichettes anti-catholiques sont
collées dans Paris, Blois et Orléans. Les autorités
commencent à sérieusement s'inquiéter au sujet de
cette contestation qui pourrait prendre de l'ampleur et se lance dans
une violente répression : tortures, exécutions, bûchers,
massacres se succèdent.
Jean Calvin commence en 1540 l'organisation du culte protestant en France.
A la mort du roi suivant, Henri II, en 1559 (il est mortellement blessé
à la tête lors d'un tournoi), c'est son épouse Catherine
de Médicis qui a tous les pouvoirs alors que ses trois fils François
II, Charles IX puis Henri III se succèdent sur le trône.
Les convertis sont de plus en plus nombreux, surtout chez les gens des
villes, les lettrés et certaines grandes familles, dont fait partie
le père du futur roi Henri IV en Navarre (petit royaume situé
en France, au Nord des Pyrénées)... En 1560, on en dénombre
plus deux millions, soit environ 10% de la population.
Malgré les efforts de Catherine pour maintenir la paix dans le
royaume, il s'ensuit presque 40 années de guerre civile entre les
communautés catholiques et protestantes, "les guerres de religion",
dont l'épisode le plus tristement célèbre est sans-doute
le massacre de la Saint-Barthélémy en 1572 et ses 20 000
protestants tués dans tout le pays.
Et
dans le Tarn-et-Garonne...
Les départements n'existent pas encore à
cette époque, je parle donc de la zone géographique qui
formera plusieurs siècles plus tard l'actuel Tarn-et-Garonne.
On pense que les premiers missionnaires de la Réforme arrivent
vers 1559 dans la région. En deux ans, Montauban devient une ville
totalement contrôlée par les protestants : les fêtes
catholiques sont interdites, le clergé est banni, les églises
occupées, pillées, dépouillées de toute imagerie
ou reliquat catholique, ou même détruites.
L'exemple de Montauban est suivi un peu partout dans le département
: pillages d'églises à Piquecos, conversion de Saint-Antonin.
Certaines villes basculent du côté protestant, d'autres résistent.
Les massacres sont perpétrés de part et d'autre, chacun
est tenu de choisir son camp, notamment la noblesse et leur puissance
militaire. Les Bourbons de Navarre rallient de nombreux seigneurs à
leur cause, comme à Caussade, Bruniquel, Monclar, Villemade, Reyniès,
Nègrepelisse et Bioule.
Au Nord, la résistance catholique forme un front qui va bloquer
l'extension des protestants, avec notamment les villes de Parisot, Montpezat,
Saint-Projet.
En mai 1562, Toulouse bascule définitivement du côté
catholique après trois jours de féroces combats disputés
rue à rue par Blaise Monluc, le rassembleur des catholiques mandaté
par Catherine de Médicis. Fort de sa victoire, il assiège
ensuite Montauban pendant trois jours, mais sans succès. Désormais,
Toulouse et Montauban se livreront à une incessante lutte d'influence
sur la région.
Les troupes, catholiques ou protestantes, sillonnent le département,
pillant et massacrant. Montauban résiste à un nouveau siège
de Montluc et devient une capitale du protestantisme, à laquelle
se sont ralliées les villes de Réalville, Albias, Corbarieu
et Villemur (actuellement en Haute-Garonne).
Un
état des lieux vers 1562 : les villes protestantes sont cerclées
en bleu - en jaune les principales villes et le "front" catholiques
du Nord
Un
calme précaire s'installe de 1563 à 1572 dans le territoire,
dans une cohabitation imposée par le roi Charles IX et sa mère,
mais les troupes locales partent souvent prêter main-forte à
leurs co-religionnaires dans le Nord du royaume. Montauban devient officiellement
une place-forte protestante en 1570 avec la signature de la paix de Saint-Germain
le 8 août (il y en a plusieurs autres en France, dont La Rochelle,
Cognac, Nîmes, etc.). Elle accueillera régulièrement
le jeune Henri de Navarre, futur Henri IV. Après le massacre de
la Saint-Barthélémy et ses répercussions dans tout
le royaume (140 huguenots sont tués à Toulouse par exemple),
les échauffourées reprennent, avec leur lot de pillages
et de morts.
Et
dans ma généalogie...
Malheureusement, mes recherches ne me permettent
pas de remonter aussi loin dans le temps, vu que les registres de baptêmes,
mariages et sépultures (les BMS) sont très rares à
cette époque et qu'un généalogiste amateur comme
moi, sans branche noble, peut difficilement espérer remonter avant
1650...
Cependant, ces pages d'histoire sèment les graines de mes principaux
lieux de recherches dans le Tarn-et-Garonne : sur les seize villes de
la carte entourées en bleu, il n'y a que Monbartier, Verlac, Monclar
et Lagupéie où je n'ai pas trouvé d'ancêtres.
J'ai trouvé les MONIE à Caussade, Réalville et Montauban,
les CONSTANS à Villemur, Corbarieu, Saint-Antonin et Villemade,
les CARRIE à Montauban et bien d'autres familles protestantes à
Réalville, Bioule, Reyniès...
On trouve aux Archives Départementales de Montauban de nombreux
registres protestants dans ces communes. Parmi les plus anciens sur le
site
Internet des Archives du 82, on trouve le consistoire (sorte de conseil
administratif du culte protestant) de Caussade de 1572. |
Catherine de Medicis
(1519-1589)
Les
rois de France de 1515 à 1792
Les
Valois
François
Ier (de 1515 à 1547)
|
Henri
II (de 1547 à 1559)
|
François
II (de 1559 à 1560)
|
Charles
IX (de 1560 à 1574)
|
Henri
III (de 1574 à 1589)
Les
Bourbons
Henri
IV (de 1589 à 1610)
|
Louis
XIII (de 1610 à 1643)
|
Louis
XIV (de 1643 à 1715)
|
Louis
XV (de 1715 à 1774)
|
Louis
XVI (de 1774 à 1792)
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